Sérigraphie murale et dessins à l’encre sur papier
950 x 220 cm
2022
Pièce réalisée pour l’exposition Singuliers à l’IMEC – Archives, Abbaye d’Ardenne (commissariat : Thierry Davila).
» Depuis le début des années 2010, Nicolas Aiello développe un travail graphique qui s’appuie sur le signe, la ligne et la trace pour déjouer l’opposition entre le visible et le lisible, pour créer des dessins qui sont autant à décrypter qu’à regarder, autant à déchiffrer qu’à contempler. Ses œuvres sont aussi et souvent un travail de mémoire, une façon de traiter l’archive pour la remettre en forme, pour la mettre en espace et donc fatalement pour en relancer l’existence, pour la réveiller.
La longue composition graphique (elle avoisine les dix mètres) qu’il a réalisée pour la salle d’exposition de l’Imec joue avec cet ensemble de données. Elle se compose d’une partie centrale faite de douze dessins de format A3 parcourus de lignes tracées au brou de noix, à l’aquarelle bleue ou encore de textes écrits avec des stylos feutre très fins. Une vaste fresque graphique en résulte qui semble être comme la cartographie d’un continent utopique constitué de signes, de traces et de couleurs dont chaque partie s’ajointe à une autre d’une manière très organique, selon la logique propre à l’avancée du dessin. Des œuvres écrites et des schémas issus du catalogue de l’exposition Singuliers dans sa version antérieure y sont partiellement repris. Ce travail est encadré par deux blocs de lignes constituées par des images du site de l’abbaye d’Ardenne arpenté par Nicolas Aiello et par celles des archives de l’Imec qu’il a pu consulter : il s’agit d’une promenade visuelle mise en page, comme pour un cahier ou un carnet imprimé, mais d’une manière exagérée. Enfin, un alignement de douze dessins aux formats identiques, qui sont autant de notations rapides, de traces laissées par des pinceaux sur la feuille, de taches issues du travail et déposées sur le papier, constitue l’ultime élément de cette fresque. Cette œuvre, qui joue avec le monumental et le quasi microscopique, est ainsi comme la mise en espace graphique de l’exposition : y résonnent d’une manière frappante le signe et la trace qui en sont le principe actif. »
Texte de Thierry Davila sur ma pièce « Les relevés » pour l’exposition Singuliers.